L’expo « Les pieds dans l’eau » au Jeu de Paume à Paris nous fait pénétrer dans le monde marin de Jean Painlevé, fils de Paul (celui des nombreuses rues). Avec des moyens très réduits, le cinéaste donne de la vie à des documentaires Noir et Blanc dont les plans et les commentaires sont rafraîchissants et un brin désuets.
Painlevé, témoin de son temps
Plus loin, les archives ont sorti « Monde », une revue dirigée par Henri Barbusse et « Surréalisme » la revue dirigée par Ivan Goll où s’expriment Apollinaire, Reverdy Delaunay … Un rappel de l’époque où vécu également Proust ( décédé en 1922).
Loin des documentaires à la Cousteau, Painlevé s’exprime avec poésie sur un fond musical de Chopin réorchestré pourtant la rigueur scientifique de Painlevé est reconnue, son noir et blanc fascine et donne de la profondeur aux océans.
Quand micro et macro se distinguent
Entre microscope et photo macro, c’est une plongée iodée dans les profondeurs marines à moins que cela ne soit dans le cosmos. Vous y découvrirez aussi les photos gros plan de créatures sous marines dont la modernité de l’interprétation séduit par son dépouillement.
Entre ciel et mer, Jean Painlevé a également flirté avec le mouvement surréaliste et de l’avant garde.
Une pépite surréaliste avec Antonin Artaud
Mais la pépite, c’est quelques minutes de bonheur d’un film de 1927 remastérisé composé de petites saynètes façon cinéma muet tournées avec quelques artistes mythiques ou iconiques pour Ivan Goll poète et écrivain. Titré Mathusalem, le film amuse par son actualité.
Barencey de Mathusalem, un gros homme illustrant une sorte de clown rêve … qu’une chaussure fait le tour du monde. C’est ainsi que l’on retrouve le nom de Mathusalem sur tous les monuments.
Anticipation prophétique du naming, à l’heure du changement de nom de l ‘Arena à Lille après le nouveau nom pour Bercy transformé Accor Arena, et Paris la Defense devenu Arena la Défense.
Avec La répétition d’Hamlet où le crane est remplacé par une chaussure, c’est l’absurde qui prend place puis démarre la scène de l’évêque qui suit le catafalque posé sur la Bugatti et les héritiers en trottinette suivant le convoi. Voir Antonin Artaud en évêque et ces adultes de 1927 en patinette est assez savoureux.
Une vie bien remplie
Né en 1902, Jean Painlevé poursuit des études de médecine puis des cours d’anatomie comparée et d’histologie à la Sorbonne le pousse à créer l’Institut de cinématographie scientifique pour le soutien et la diffusion du cinéma scientifique en 1927.
En 1935, il fonde avec le Commandant Yves le Prieur le club des scaphandres et de la vie sous l’eau, premier club de plongée sous marine.
En 1947, il crée l’Association Internationale du cinéma scientifique sous le patronage de l’Unesco.
Il décède en 1989, 2 ans après Geneviève Hamon.
Toute l’exposition repose sur le visuel, les films donnent aux lieux font du lieu une ode au septième art. Vous pourrez découvrir l’exposition jusqu’à mi septembre.
Après Fata Morgana, le musée innove encore. Attention, le musée n’est pas ouvert en continu, se réservant du temps pour ses mises en place.