Paris pour école: 1905-1940

Alice Halicka, nature morte 1915

A la fois forte et intimiste, l’expo Paris pour école  au MAJH apporte un regard franchement nouveau sur la période et ses acteurs.

Ainsi Ecole Française et Ecole de Paris, expriment une réalité autre que géographique que vous découvrirez et le cubisme une vision « révolutionnaire » de l’Art, à l’heure des chromos et des cartes postales d’antan.

Ils viennent du monde entier célébrer la ville et ses valeurs.

Dédie de Modigliani

Originaires de Liozna en Biélorussie, Livourne en Italie, Gradizhsk en Ukraine  ou simplement de Neufchâtel en Suisse , voici Chagall et sa ruche, Modigliano et le bateau lavoir, Sonia Delaunay et ses prismes électriques en 1913/1914  et également Blaise Cendrars mais également des  peintres, tout aussi révélateurs d’une époque mais moins renommés.   Dobrinsky, Mondzain , Freundlich et  Méla Muter avec son portrait de Pompom ou Alice Halicka ( l’aquarelle sur papier ci dessus). Et puis, Soutine…

Connaissez vous Marcoussis ?

Marcoussis, les 3 poètes
Les 3 poètes 1929 :Apolinaire, Max Jacob, André Salmon,
Nature morte au damier peint en 1912 par Marcoussis
Nature morte au damier 1912

Découverte de ce peintre né Ludwik Kazimierz Markus en , ami d’Appolinaire , d’André Salmon et de Max Jacob.

La prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France

Cela commence comme un road book sous forme de petit carnet au format poche qui se déroule comme une fantaisie colorée sur plusieurs mètres puis jaillit la force du texte et  en contre point la modernité de sa présentation pour cette œuvre qui entremêle 2 talents : Blaise Cendrars et Sonia Delaunay .

Aux chatoiement des mots, la liberté de  vers  scandés par le rythme du train, les fulgurances  » Le Kremlin était comme un immense gâteau tartare, croustillé d’or. » s’ajoutent tel le déroulé d’un voyage,  une mise en page faite de ruptures  créatrices, d’émotions cachés par des couleurs apposées dans une maitrise  plurielle de l’espace où l’âme de ce codex  transmet sa force.

A la fin du voyage et de retour à Paris, les derniers mots exprimés par le héros seront douloureux, tumultueux et ambigus, à la fois : « Paris, ville de la Tour unique du grand Gibet et de la Roue ». 

L’expo se termine sur Kisling et un mur de photos qui souligne la puissance de cette période structurante pour l’Art d’aujourd’hui.

A voir jusqu’au 31 Octobre ( sur réservation)  ainsi que les collections permanentes dans ce Le lieu est magnifique  qu’est l’Hotel de Saint Aignan, caché dans le Marais.

Dans cette expo, Paris souffre, s’extase, se révèle et les artistes de l’Europe entière s’y donnent rendez-vous pour exprimer leur amour pour la France, en engageant leur art mais aussi leur vie dans le conflit 14/18.

A noter, la collection sur la même période ainsi que les 100 ans de Vogue  au  Palais Galliera et la Collection Morozov à la Fondation Vuitton.

Sonia Delaunay, le  mot de la fin

« J’ai décidé que dés que cela sera possible, je m’installerai à Paris ou à Londres, Là-bas, la vie est plus vaste, joyeuse […]

Puissé-je partir plus vite d’ici pour voir le plus de gens possible nouveaux, intéressants ! Une vie bouillonnante ! »

Sonia Terk-Delaunay – Journal Aout 1904