Le Paris pataphysique de Starck est-il poétique ?

On le dit touche à tout, il aime plutôt s’intéresser à tout, tout le temps, partout avec un regard tendre et malicieux sur la capitale parisienne. Philippe Starck est le plus international et le plus Parisien des artistes. Carnavalet lui  ouvre  un espace d’expression  entre jours et pénombres, réalité et numérique.  

Le monde de Starck est à la fois étonnant avec ces animaux fantasmagoriques, attendu avec les Bains Douches, poétique avec la Grande osseuse  et pataphysique avec  ce diplôme mais surtout ces quelques objets exposés  dans un bleu cosmique, les roues carrés des vélos des hirondelles, le piano découpé par octave ou les plans de Paris dont l’un redresse la Seine et le second  place les périphériques comme 2 traits parallèles. Clin d’œil à Jacques Carelman, Jacques Varnasky et quelques autres compères du Collège de Paraphysique.

L’horloge du Café Costes, fidèlement reproduite, rappelle le travail effectué pour ces brasseries à Paris et ailleurs.

Réalisée par un taxidermiste fou, cette chimère composée de rats terminée par une tête de pigeon réhaussée d’un diadème nous entraine, selon les imaginations des visiteurs, vers un humour macabre ou un raccourci créatif de ce qui ronge et survole Paris.

L’exposition nous plonge aussi dans les années 80 avec la chambre de Daniele Mitterrand, les bureaux pour Lui ou son Ministre de la Culture. Comme 2 gamins, Garouste et Starck ont réinventé la chambre de Daniele Mitterrand et son carrousel. On dit que Mme Mitterrand y faisait des cauchemars, la chambre est, il est vrai, bien loin des cretonnes et tissus de Jouy des milieux bourgeois.

Une carte de Métro annotée par la main du Maître  reprend les grands chantiers et les lieux qui lui sont chers.Le célèbre photomaton termine la visite et laisse un souvenir aux visiteurs.

 Les visiteurs trouveront dans l’appli, des compléments originaux à lire ou écouter.

Comme toujours, c’est pétillant :  sparkling Starck. Cela  ouvre les esprits et donne envie de replonger dans la pataphysique ainsi que dans le monde de Starck.

 Démarrée le 29 mars, « Paris est pataphysique » est présente jusqu’au 27 Aout  au Musée Carnavalet dans le Marais.

L’exposition a été réalisée grâce à la Ville de Paris, Paris Musée et le Crédit Municipal de Paris.