Longtemps, l’affaire Dreyfus a fait la une des journaux et séparé les familles, si on se réfère à Caran d’Ache dont la caricature « Avant/Après » est devenue un classique et a contribué fortement à la popularité de la marque Suisse, sans lien aucun avec le dossier.
L’histoire Dreyfus est d’une autre force et véhicule un symbole plus actuel.
Alfred Dreyfus, c’est l’ esprit patriotique de ces familles d’Alsace et de Lorraine qui choisissent, après le traité de Francfort, de rester Français.
Ceci les oblige à quitter,du jour au lendemain, leur maison, leur travail, un certain confort pour repartir à zéro afin de reconstruire une nouvelle vie, ailleurs. Avec comme seul bagage son courage dans une France marquée par sa défaite de 1870. Une France qui confond ces noms de familles si compliqués à écrire avec ceux de l’ennemi et les modifient pour les franciser. A ne pas oublier.
Dans ce monde qui s’ouvre à de nouveaux défis scientifiques, artistiques, politiques, Alfred Dreyfus est un jeune homme brillant qui réussit Polytechnique et souhaite consacrer sa vie à la défense de son pays. Des gens rassis vont en décider autrement.
Alfred Dreyfus : Vérité et justice
Depuis la seconde moité du 19 eme siècle jusqu’aux années 1935 Le Mahj décrit cette France et le parcours de ce personnage, hors norme, rentré sans le vouloir dans l’histoire et toujours objet de discussion 130 ans après.
Entre dégradation, déportation sur l île du diable réservée aux lépreux, et sa réhabilitation
Tout est pensé dans cette exposition pour intéresser des publics de tous ages aux connaissances variées mais passionnées du sujet :
Affaires de famille, photos, documents, peintures et esquisses, jeux comme des produits dérivés d’antan avec un jeu de l’Oie adapté (photo), titre ou grille d’analyse du dossier, poids du cinématographe et des médias. Tout est là : De l’analyse de la propagande des colporteurs qui rayonnent les campagnes à Drumont, ses livres et ses journaux ou bien les questions de religion et d’ intégration de la communauté juive, les images du procès de Rennes, « The place to be » en 1899 dont « la Cour fera sa religion » quelques années plus tard.
Découvrez la première version de la Une du « J’accuse signé Zola » avec son filigrane, décelez la puissance de Bernard Lazare, écrivain et journaliste oublié mais véritable auteur de l’expression » J’accuse », comprenez l’influence artistique de l’affaire sur Gallé et Pissaro ainsi que l’habilité innovante de Méliès avec ses courts métrages qui illustrent les moments forts de l’affaire.
« Surtout , ne parlons pas de l’affaire. »
Le Figaro du 14 février 1898.
Un parcours d’exposition dense qui se voit plusieurs fois
Jusqu’au 31 Aout 2025 au MAHJ.
Ce Musée situé en plein Marais nous habitue à de très belles expositions comme Proust ou l’invitation à découvrir « l’Ecole de Paris » toujours pédagogiques et réintégrées dans leurs périodes.
« Quand on racontera mon histoire, elle paraîtra invraisemblable ».
Alfred Dreyfus
Aujourd’hui, dans ce siècle de réseaux sociaux, la désinformation destiné à casser la réputation de personnes honnêtes est plus que jamais d’actualité.
Bernard Lazare
Bernard Lazare, premier rédacteur d’un article en faveur de Dreyfus avec la répétition ‘J’accuse » que Zola va illustrer en titre à la une sur 5 colonnes.
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